Parmi les défis relevés par les biotechnologies, l’ingénierie enzymatique constitue une discipline où des progrès majeurs ont eu lieu récemment. L’utilisation des enzymes est en effet grandissante dans les industries chimiques, pharmaceutiques ou alimentaires. Cet essor s’est accompagné d’un besoin d’optimiser les enzymes afin d’obtenir une stabilité opérationnelle plus élevée, une meilleure spécificité, une meilleure solubilité ou une énantiosélectivité préférentielle. Les méthodes classiques d’ingénierie protéique (mutagenèses dirigées et aléatoires) si elles ont parfois donné des résultats satisfaisants se révèlent lourdes à mettre en place. Une méthode hybride, l’évolution dirigée, a pris son essor en visant à reproduire en laboratoire les mécanismes aléatoires de l’évolution. De nombreuses enzymes ont maintenant été optimisées grâce à cette technique. Ainsi, la phosphotriestérase bactérienne détoxifiant les organophosphorés toxiques de guerre fait actuellement l’objet d’un projet d’évolution dirigée dans notre groupe.