En France, au XIX^esiècle, les neurologues français ont émergé comme spécialistes parmi les praticiens de la médecine générale sans aucun rapport direct avec les aliénistes. La Pitié-Salpêtrière était la Mecque de la neurologie et Sainte-Anne celle de la psychiatrie. La chaire occupée par Charcot était sans ambiguïté, neurologique avant tout, sans lien aux aliénistes. Au XX^e, la création d’un Certificat d’Études Supérieures (CES) de neuropsychiatrie avait été décidée en 1949. Suite aux travaux d’Henri Ey, en 1968, il a été proposé en France de rescinder la neuropsychiatrie en deux CES distincts, la neurologie et la psychiatrie. Cette décision gouvernementale fut prise dans un contexte très particulier, celui des événements sociaux, les manifestations de Mai 1968, qui ont conduit à de nombreuses revendications et réformes diverses. L’évolution en France a suivi un chemin différent de celui de l’Allemagne et des pays sous son influence. L’Amérique, un mélange des cultures, a vu une évolution parfois plus liée à la France, parfois plutôt liée à l’Allemagne, un chemin hybride. Nous évoquons le cas particulier de Jean Lhermitte. Ces dernières années, de nombreux psychiatres et neurologues, de toutes générations, ont émis le vœu d’un nouveau rapprochement de ces deux spécialités.