Né à l’asile de Maréville où exerçait son père Raphaël Lalanne (1871-1930), Jean Lalanne (1906-1978) a fait une partie de sa scolarité dans le berceau familial : le Gers. Mais c’est à Nancy qu’il est diplômé de l’enseignement secondaire (1925) où il prend sa première inscription à la faculté de médecine. De novembre 1930 à juillet 1936, Jean Lalanne est interne à l’asile de Maréville. En 1933, il est docteur en médecine et diplômé de médecine légale et psychiatrie. Reçu au concours pour le recrutement des médecins des établissements d’aliénés de France (1935) et après avoir refusé deux postes, il est nommé à l’asile privé faisant fonction d’hôpital psychiatrique de Léhon, plus connu à l’époque sous la dénomination « Les Bas Foins » près de Dinan. Il y exercera jusqu’à sa retraite en 1976. Bien avant la mise en œuvre de la sectorisation, Jean Lalanne déploya une grande activité en participant à la création des dispensaires d’hygiène mentale et des établissements pour enfants. Pendant la dernière guerre, les difficultés d’hospitalisation l’avaient amené avec son collègue le docteur Victor Godard (1888-1952) à effectuer les soins à domicile pour les malades isolés dans la campagne bretonne. Il s’inscrit dans les pas de ce dernier en poursuivant et développant les consultations psychiatriques et les hospitalisations en service libre à l’hôpital général de Dinan. Jean Lalanne succède à V. Godard au poste de médecin de l’École de Rééducation de Dinan et de l’annexe de Notre-Dame de Guildo (1953). En 1965, il intervient à la consultation d’hygiène mentale à la maison d‘arrêt de Saint-Brieuc qui venait de se créer. En 1975, il est nommé directeur de l’enseignement clinique à l’Université de Rennes. Avec Daniel Ferey (1898-1956), professeur de neurochirurgie à Rennes et V. Godard, Lalanne codifie sous la forme de règles d’or la psychochirurgie. Dans le traitement de la schizophrénie, elle supplantait l’électrochoc, le coma insulinique et la psychanalyse qui ne donnaient pas entière satisfaction dans le traitement de cette entité. Durant toute sa carrière, Jean Lalanne, chevalier de l’ordre de la Santé publique (1947), de la Légion d’honneur (1950), dans l’ordre des Palmes Académiques (1957) et Officier de la Santé Publique (1958), est resté profondément engagé dans l’exercice public de la psychiatrie.