La folie à deux a toujours interrogé sur la possible transmission des troubles délirants. Les cas de folie à deux chez des jumeaux monozygotes, ayant un terrain génétique identique et une relation gémellaire unique, posent la question de l’étiologie du trouble. Cet article propose l’étude d’un cas de folie à deux chez des jumelles monozygotes, dont l’une était enceinte. Après la présentation clinique, il rappelle les définitions du trouble, décrit historiquement par Lasègue et Falret (1877). La deuxième partie présente des articles de la littérature concernant des cas de folie à deux chez des jumeaux monozygotes. Ces publications font part de plusieurs formes cliniques. Lafolie imposéeserait l’apparition d’un délire chez une personne vulnérable et au contact d’un sujet délirant. Lafolie simultanéeserait deux schizophrénies à début concomitant, sur un terrain génétique prédisposant. Lafolie communiquéereste une entité plus floue, avec une origine génétique controversée. La rareté du trouble et le manque de données épidémiologiques entraînent des biais qui limitent ces études. Une troisième partie rappelle quelques données issues des études de jumeaux dans la schizophrénie. Le taux de concordance de la maladie chez les jumeaux homozygotes varie de 41 à 65 %, contre 0 à 28 % chez les hétérozygotes. Il existe donc un terrain génétique fort associé à des composantes environnementales. Ces notions se recoupent donc avec les données sur la folie à deux et la folie simultanée. La quatrième partie précise quelques notions concernant les troubles psychotiques pendant la grossesse avant de revenir sur l’histoire clinique présentée. Ce cas de folie à deux chez des jumelles homozygotes est une belle illustration des interactions entre un terrain génétique identique, des histoires de vies communes et individuelles, et une relation interpersonnelle unique.