Il est souvent difficile de considérer qu’une personne ayant une maladie au long cours doive se préoccuper de son avenir et en particulier de son adaptation au processus de vieillissement. La représentation de la maladie, de la vieillesse et de la mort dépasse souvent les possibilités d’intégration dans la pensée. Celle-ci est de plus perturbée par la symptomatologie. Après de nombreuses années de souffrance, on imagine qu’un rétablissement est possible, ce qui n’est pas toujours le cas. L’évolution de la maladie est le plus souvent imprévisible et nécessite d’anticiper et de prévoir les conditions de vie et celles des soins. L’entourage, qui avance aussi en âge, doit pouvoir considérer que les personnes malades ne seront pas abandonnées au cours des multiples possibilités de rupture dans les soins et l’accompagnement. Enfin, le risque d’évolution déficitaire, comme dans les processus démentiel, est-il possible ? Ces questions sont rarement évoquées dans le discours médical, elles sont souvent peu envisagées dans les évaluations de ceux qui organisent les soins et la vie sociale. L’extrême rareté des études épidémiologiques en est la preuve. Le passage de l’autonomie à la dépendance doit être envisagée de manière systématique et pas seulement en fonction de la barrière des 60 ans.