IntroductionLe prurit chronique est un motif de consultation fréquent. Il constitue un symptôme qui peut révéler plusieurs maladies sous-jacentes. Nous rapportons un cas d’une patiente ayant une insuffisance antéhypophysaire révélée par un prurit généralisé.ObservationUne femme âgée de 72 ans, sans antécédents, consultait pour un prurit généralisé, invalidant, rebelle au traitement symptomatique évoluant depuis une année. L’examen trouvait une patiente en bon état général. À l’examen, elle avait une xérose cutanée et une lichénification post grattage sans lésions cutanées spécifiques. Un bilan étiologique de prurit sine materia était demandé. À la biologie, on notait une baisse des taux des hormones thyroïdiennes (FT4, TSH) et un effondrement des taux plasmatiques des gonadotrophines (FSH, LH). La cortisolémie, la prolactinémie, et le reste du bilan étiologique étaient sans particularités. Cette insuffisance antéhypophysaire conduisait à un complément par IRM hypophysaire qui montrait une selle turcique vide par atrophie antéhypophysaire sans autres anomalies. Un traitement substitutif permettait une résolution progressive du prurit.DiscussionUn prurit chronique doit conduire à des explorations biologiques et radiologiques à la recherche d’une cause sous-jacente. Les dysthyroïdies ainsi que le diabète représentent les principales étiologies endocriniennes d’un prurit généralisé chronique. Chez notre patiente, le diagnostic de prurit sine materia incitait un bilan étiologique exhaustif à la recherche d’une cause interne, ce qui permettait la découverte d’une hypothyroïdie centrale révélant une selle turcique vide par atrophie antéhypophysaire.ConclusionLe prurit sine materia peut être révélateur d’une insuffisance antéhypophysaire.