Cette étude porte sur les interrelations entre la surrénale et l’ovaire chez la chèvre Bédouine, espèce à reproduction saisonnière, élevée dans son milieu naturel. Pour cela, les variations annuelles des hormones sexuelles (progestérone et estradiol) sont comparées à celles de l’ACTH et du cortisol sur six femelles adultes âgées de deux ans. Elles sont maintenues en stabulation libre, isolées des mâles, avec libre accès à l’eau et rationnées en fourrage et orge, dans leur biotope naturel à Béni Abbès (Sud Ouest Algérien), subissant l’influence des variations climatiques naturelles. Le sang collecté une fois par semaine à 09 h 00 durant 12 mois consécutifs, est prélevé sur EDTA pour l’ACTH et sur héparine de lithium pour les stéroïdes. La progestérone et l’estradiol sont mesurées par immunodosage microparticulaire par chimiluminescence (CMIA) ; l’ACTH par immunoradiométrie (IRMA) et le cortisol par radioimmunologie (RIA). Le profil de la progestéronémie, révèle une période de repos sexuel ou anoestrus vrai qui s’étend de mars à juillet (valeurs régulièrement inférieures à 1,59 nmol/L). L’analyse statistique montre peu de variations significatives de l’estradiolémie à l’exception de deux élévations, en février et août. L’ACTH et le cortisol plasmatiques montrent également deux pics, l’un en mars (p = 0,09 ;p = 0,04) coïncidant avec l’entrée en anoestrus et l’autre en août–septembre (p = 0,006 etp = 0,02) coïncidant avec la reprise d’activité sexuelle. Ainsi, l’axe hypophyso-surrénalien semble activé particulièrement lors de l’entrée et de la sortie de l’anoestrus, périodes de stress particuliers associé au stress environnemental, chez la chèvre bédouine.