ContexteDeux tests dynamiques sont considérés comme des« gold standard »pour affirmer l’intégrité de l’axe hypophyso-surrénalien : l’hypoglycémie insulinique et le test à la métopirone avec dosage du 11-désoxycortisol sérique. Les risques potentiels du premier, le nécessaire recueil sanguin dans les deux cas, réclament une hospitalisation. Nous avons fait l’hypothèse que le 11-désoxycortisol salivaire fournirait les mêmes informations que le 11-désoxycortisol sérique.Sujets et méthodesTrente-huit patients représentant un continuum de situations cliniques, de l’insuffisance corticotrope avérée à la stricte normalité, ont subi dans le cours normal des investigations le test court à la métopirone classique (20 mg/kg de poids corporel à 24 h 00), avec à 08 h 00 le lendemain prélèvement de sang et de salive pour mesure du cortisol et du 11-désoxycortisol, ce dernier mesuré par spectrométrie de masse.RésultatsLes valeurs du 11-désoxycortisol couvraient une vaste gamme, 10 à 635 nmol/L dans le sérum et 0 à 37 nmol/L dans la salive, avec une corrélation très significative : rho (Spearman) = 0,87 ;p < 0,0001). Tous les patients ayant une réponse du 11-désoxycortisol sérique normale (≥ 250 nmol/L) avaient un 11-désoxycortisol salivaire ≥ 7 nmol/L.ConclusionLa spectrométrie de masse possède la sensibilité et la spécificité requises pour pratiquer le test à la métopirone sur prélèvement salivaire. S’affranchir du recueil sanguin permettra de réaliser des tests ambulatoires, se terminant par le recueil salivaire à domicile, éventuellement prolongé, par sécurité, par une prise d’hydrocortisone. Cette étude pilote se poursuit sur une plus grande cohorte en vue de confirmer les seuils diagnostiques.