ObjectifPrésentation d’une série de cas d’hypophysite auto-immune induite par l’ipilimumab.Matériel et méthodesNous analysons la présentation clinique, la prise en charge et l’évolution d’une série de patients atteints d’hypophysite auto-immune alors qu’ils sont traités par ipilimumab dans le cadre d’un mélanome métastatique.RésultatsNous présentons six patients présentant une hypophysite auto-immune induite par l’ipilimumab. L’ipilimumab est un anticorps monoclonal anti-CTLA-4 (Cytotoxic T-lymphocyte Antigen-4), utilisé dans le traitement des mélanomes métastasiques. Les anti-CTLA-4 améliorent la co-stimulation des lymphocytes T-cytotoxiques entrainant leur prolifération et induisant une action anti-tumorale. Mais ce traitement stimulant l’immunité induit des pathologies auto-immunes et notamment des hypophysites, augmentant brutalement l’incidence de cette pathologie rare. Notre série est composée de 6 hommes, chez une pathologie atteignant habituellement des femmes, de 54 à 75 ans présentant une hypophysite auto-immune entre 4 à 20 semaines après l’introduction de l’ipilimumab. Tous les patients avaient au moins deux axes antéhypophysaires déficitaires : tous avaient un déficit corticotrope, 5 des 6 patients un déficit thyréotrope, 4 patients un déficit gonadotrope, 2 un déficit somatotrope, seulement 1 une hyperprolactininémie et aucun diabète insipide. Le traitement par une corticothérapie forte dose a permis une récupération de 4 des 5 patients avec déficits thyréotropes, 1/6 patient avec déficits corticotropes, de 3/4 patients avec déficits gonadotropes et de l’ensemble des déficits somatotropes.DiscussionNos résultats incitent à la vigilance des signes d’insuffisance antéhypophysaire et à la surveillance des fonctions hypophysaires sous ipilimumab. Un traitement précoce permet une récupération partielle des axes hypophysaires.