IntroductionLes antithyroïdiens de synthèse (ATS), prescrits en particulier dans la maladie de Basedow, peuvent induire d’authentiques vascularites notamment à ANCA (Anticorps anti-cytoplasme des neutrophile). Cette éventualité pose néanmoins la question de savoir si la vascularite au cours de ce traitement relève d’une association fortuite, car un patient atteint de maladie de Basedow est plus à risque de développer une seconde pathologie auto-immune, ou s’il existe un véritable lien de causalité.ObservationPatiente âgée de 18 ans, aux antécédents personnels d’allergie aux bêtalactamines, d’infections ORL à répétition, de sinusite et d’amygdalectomie. 9 jours après traitement par carbimazole pour maladie de Basedow, elle développe une vascularite associant un purpura pétéchial infiltré au niveau des membres inférieurs, un état d’anasarque, une pleuro-péricardite, l’examen ORL retrouve des ulcérations nasales. Le bilan immunologique retrouve des c-ANCA positifs à l’immunofluorescence, mais également un titre élevé d’anticorps anti-ADN double brin de forte affinité et une forte positivité d’anticorps anti-Sm ainsi que la présence d’anticorps anti-C1q. La biopsie cutanée est en faveur d’une vascularite leucocytoclasique.DiscussionLe rôle immunogène des ATS est suspecté depuis longtemps, en 1945 Gibson rapporte pour la première fois une observation de vascularite induite par un ATS. Lors d’une revue générale en 1988, Ducornet et al. dénombrent 60 cas de connectivités imputables au traitement (1). Aucune de ces observations n’a bien sûr pu être rattachée à la présence d’ANCA. Une vascularite à ANCA au cours d’un traitement par ATS est possible mais néanmoins rare.