L’insuffisance cardiaque est une pathologie fréquente et grave, dont l’incidence ne cesse de croître. Les médecins généralistes ont un rôle essentiel dans sa prise en charge.But de l’étudeDécrire la pratique des médecins généralistes dans l’optimisation du traitement de l’insuffisance cardiaque après la sortie d’hospitalisation.Patients et méthodeTous les patients admis pour insuffisance cardiaque avec fraction d’éjection altérée dans le service de cardiologie de l’hôpital de Nanterre entre février 2014 et janvier 2015 et ayant un médecin généraliste étaient inclus. Les données démographiques, cliniques, biologiques, échographiques et les traitements de sortie étaient recueillis. Un questionnaire sur la gestion du traitement était soumis aux médecins généralistes 2 mois après la sortie d’hospitalisation.RésultatsAu total, 82 patients (âge 76 ± 12 ans, fraction d’éjection ventriculaire gauche 36 ± 8 %) étaient inclus. La dose cible d’inhibiteur de l’enzyme de conversion et de bêtabloquants était atteinte chez 18 % des patients durant l’hospitalisation. Quarante-deux médecins généralistes ont répondu au questionnaire, ce qui concernait 60 % des patients (n = 49). Aucun d’entre eux n’a modifié les inhibiteurs de l’enzyme de conversion ni les bêtabloquants. Les raisons étaient l’absence de consultation des patients (43 %), la bonne tolérance (43 %), l’absence d’habitude (24 %), le rôle attribué au cardiologue (41 %). Les pistes d’amélioration sont : des comptes rendus d’hospitalisation plus précis, des consultations alternées, une formation interdisciplinaire.ConclusionLes patients souffrant d’insuffisance cardiaque sont sous-traités à la sortie de l’hôpital et les médecins généralistes n’optimisent pas le traitement. Le principal axe d’amélioration consiste en l’établissement d’un parcours de soin mieux défini.