Le choix de la revascularisation des patients coronariens, s’il est bien codifié dans la population générale, reste chez le sujet âgé un dilemme quotidien pour le praticien. Nous rapportons 4 cas cliniques de patients de 80 ans ou plus pour lesquels la revascularisation coronaire choisie a été un pontage aorto-coronaire ou une angioplastie. Nous ne disposons pas d’études randomisées spécifiques à cette population, mais de registres montrant un bénéfice supérieur de la chirurgie à moyen et long terme au prix d’une mortalité hospitalière et d’un risque d’accident vasculaire cérébral plus élevé par rapport à l’angioplastie. Dans cette population les lésions coronaires sont plus complexes avec une indication de revascularisation chirurgicale potentielle plus fréquente que dans la population plus jeune. Toutefois les co-morbidités sont plus fréquentes et le risque chirurgical plus élevé prenant une part importante dans le choix, souvent difficile, du type de revascularisation. Certains paramètres en particulier doivent être pris en compte tels que les fonctions cognitives ainsi que la fragilité du patient, donnée corrélée à la mortalité, mais souvent subjective et sans score dédié reconnu de manière générale. Par ailleurs, si le choix de la revascularisation doit prendre en compte les données connues en terme de mortalité à partir des différents scores validés, il doit aussi évaluer la morbidité, en particulier, le risque de dégradation de l’état général et l’autonomie de ces patients âgés. Des études randomisées, dédiées à cette population, prenant en compte la mortalité, mais aussi la morbidité et en particulier le concept de fragilité permettraient de préciser les particularités du sujet âgé dans les recommandations et conduites de bonnes pratiques.