IntroductionActuellement, un grand nombre d’études tend à montrer que, malgré les efforts maximaux destinés aux patients hospitalisés pour un syndrome coronarien aigu, un certain risque résiduel de mortalité persiste, dans lequel les apnées obstructives du sommeil semblent jouer un rôle non négligeable et pourtant sous-estimé, surtout aux soins intensifs. Les objectifs de notre étude sont les suivants:1. Déterminer la prévalence estimée de l’apnée obstructive du sommeil chez les patients admis aux soins intensifs cardiologiques pour syndrome coronarien aigu à l’aide d’un appareil de dépistage validé, simple et intuitif dans l’interprétation des résultats;2. Vérifier la faisabilité du screening dans ce contexte;3. Identifier tout retentissement négatif des apnées obstructives du sommeil sur la sévérité du syndrome coronarien aigu.Patients et méthodesIl s’agit d’une étude observationnelle comprenant 101 patients admis aux soins intensifs cardiologiques pour syndrome coronarien aigu, sans signes cliniques d’insuffisance cardiaque. Dans les 24-72 heures suivant leur admission, les patients ont bénéficié d’un enregistrement nocturne du sommeil à l’aide d’un appareil de dépistage à trois paramètres avec analyse automatique.RésultatsSur 101 patients au total, le test de dépistage était positif pour 62 d’entre eux et sa faisabilité dans le service de soins intensifs a été satisfaisante. Le taux plasmatique de hs-cTnT a une tendance à être plus élevé chez les patients atteints du syndrome d’apnée du sommeil par rapport au groupe non-OSA (3685±3576 ng/l versus 2830±3333 ng/l, p=0.08). Par rapport au groupe non-OSA, les patients qui souffrent d’apnée présentent un syndrome coronarien aigu plus sévère, avec un score de GRACE moyen à l’admission de 112.2±26.3 (versus 98.4±19.2, p<0.001). Dans le groupe OSA, nous avons mis en évidence une corrélation inverse entre l’index d’apnée-hypopnée et la fraction d’éjection du ventricule gauche à l’analyse de régression linéaire (r= - 0.26; p= 0.037).ConclusionUn dépistage systématique des apnées du sommeil chez les patients admis aux soins intensifs cardiologiques pour syndrome coronarien aigu est faisable. L’ apnée obstructive du sommeil est fréquemment retrouvée dans la phase aiguë de la cardiopathie ischémique et sa présence est associée au syndrome coronarien aigu plus sévère avec une dysfonction systolique gauche significativement plus importante.