Cet article vise à interroger le sens et la portée de l’opposition entre le travail et le jeu chez Georges Bataille. En partant de ses deux sources, hégélienne et nietzschéenne, nous montrons que le sens de cette opposition est éminemment axiologique (souveraineté/servilité, sacré/profane) et qu’elle suppose, pour cette raison, une « mise en jeu » de soi-même à la limite de la vie et de la mort. Puis, nous cherchons à réévaluer cette axiologie bataillienne, séparant la part du travail de celle du jeu, en l’interrogeant à partir de la psychodynamique du jeu dans le travail contemporain.