Introduction : En Côte d’Ivoire, la prévalence contraceptive moderne nationale reste faible. Elle était de 21 % en 2017.But de l’étude : L’objectif de cette étude était d’identifier les obstacles socioculturels liés à l’utilisation de la contraception moderne chez les femmes en âge de se reproduire.Méthodes : Nous avons mené une étude qualitative descriptive dans le quartier Dallas dans la commune d’Adjamé, située au centre de la ville d’Abidjan. L’enquête s’est déroulée du 9 juin au 7 juillet 2018. Quatre focus groups ont été réalisés avec des hommes de plus de 20 ans, des femmes en âge de se reproduire de 15 à 49 ans et deux leaders religieux recrutés selon un échantillonnage raisonné. Les guides de discussion de groupe et d’entretien individuel étaient les outils de collecte de données. Les données ont été analysées après enregistrement et retranscription, suivant une analyse thématique du contenu.Résultats : Trente personnes dont 14 hommes, 14 femmes et deux guides religieux ont été interrogés.Les principaux obstacles décrits étaient : le manque d’information fiable et adéquate, les fausses idées sur la contraception, la crainte des effets secondaires, l’analphabétisme, le pouvoir décisionnel de l’homme, les interdictions religieuses et les contradictions socioculturelles. Pour contourner ces obstacles, les femmes utilisaient secrètement les contraceptifs, s’exposant ainsi à des risques sociaux.Conclusion : Notre étude a mis en exergue la persistance de pratiques socioculturelles. La prise en compte des perceptions des populations s’avère nécessaire pour améliorer l’utilisation de la contraception moderne au niveau communautaire.