Introduction : En août 2010, cinq cas positifs de fièvre jaune ont été notifiés dans la région de Séguéla, au nord-ouest de la Côte-d’Ivoire, zone affectée par le conflit armé survenu depuis 2002. Afin d’évaluer l’ampleur de la circulation virale et le risque encouru par la population locale, une investigation pluridisciplinaire a été diligentée par le Ministère en charge de la Santé de Côte d’Ivoire dans l’aire sanitaire de Kani, essentiellement dans les localités de confirmation des cas.Méthodes : Cette investigation a eu lieu deux semaines après la riposte vaccinale réactive en vue de contrôler l’extension de l’épidémie. La recherche de cas suspects a permis d’en répertorier 16 dont quatre cas dans la revue des registres avec deux décès et 12 au cours des interviews dans la communauté dont six décès.Résultats : Les investigations entomologiques ont révélé des indices stégomyiens relativement faibles. Aedes aegypti a été présent parmi les moustiques adultes capturés. En outre, trois vecteurs sauvages avec un nombre variable d’une localité à l’autre ont été rencontrés. Ce sont Ae. africanus, Ae. luteocephalus et Ae. vittatus avec une agressivité moyenne respective de 0,3 ; 0,1 et 0,05 piqûre/homme par soirée à Soba ; Ae. africanus et Ae. vittatus avec respectivement 0,25 et 0,3 piqûre/homme par soirée à Yaokro et Ae. luteocephalus avec 1 piqûre/homme par soirée à Kaborékro.Discussion : Malheureusement, la riposte vaccinale menée avant les investigations n’a pas permis stopper la progression de l’épidémie qui s’est déclarée trois mois plus tard dans l’aire sanitaire Worofla, proche du campement de Magrékro.