Les 33% de Français qui consomment le moins consomment dix fois moins que les 67% restants. Pendant très longtemps, ils ont accepté une mutualisation intégrale de leur absence de risque avec la consommation des autres. L’énorme augmentation des cotisations de ces dernières années a changé la donne. Il devient de plus en plus difficile de justifier les hausses, surtout en utilisant des arguments très uniformes, insistant sur les désengagements de la sécurité sociale et la hausse des dépenses de santé. L’assurance santé, qui a, depuis 1945, reproduit très rigoureusement les mécanismes de solidarité du régime obligatoire, pourra-t-elle maintenir durablement ce cap ? Rien n’est moins sûr.