L’utilisation des réseaux sociaux par les adolescents compte aujourd’hui parmi leurs usages quotidiens. Pour être présent sur la toile, il est nécessaire que s’opère un dévoilement de soi, passage de l’intime à la sphère sociale, que l’auteure nomme « désintimité ». Un des destins de la désintimité implique la perte irrémédiable de son intimité dans l’espace virtuel, point de départ du harcèlement virtuel. Plus de 15 % des enfants et adolescents utilisant Internet connaissent l’intimidation en ligne. Alors que les recherches actuelles cherchent à comprendre à la fois comment réagissent ou non les spectateurs du cyberbullying et quels sont les facteurs psychologiques, d’usage, d’outils qui favorisent ce phénomène, l’auteure souhaite aborder dans cet article l’aspect processuel du harcèlement virtuel. Quels sont les processus sous-jacents au harcèlement virtuel ? En ce sens, les notions de désintimité, d’altérité virale, de groupalité virtuelle associées à la désinhibition seront abordées afin d’approcher les enjeux du harcèlement virtuel.