Cet article ouvre la réflexion sur une figure institutionnelle du quotidien encore peu investiguée, celle du mode réactionnel groupal face à la manifestation d’agirs sexuels d’enfants âgés de moins de 12 ans. L’auteur s’appuie sur une théorisation psychanalytique groupale pour proposer une lecture de la groupalité psychique institutionnelle en prise avec les agirs sexuels d’enfants, qui puisse apporter une compréhension des raisons de l’empêchement du processus d’élaboration de cette problématique, mais aussi de ses modalités d’évolution. L’auteur rend compte de la réalité psychique complexe dont ces enfants font l’objet et de la manière dont ils sont, malgré eux, assujettis aux liens inconscients de leur maillage familial mais aussi institutionnel, où la collusion des problématiques par les phénomènes de réduplications emboîtées fait écho et caisse de résonance au sein des différents espaces psychiques.