RésuméLa passion (une composante du sentiment amoureux) est ici traitée comme un symptôme. Une théorie du phénomène passionnel est proposée, sous forme d’une série d’hypothèses mettant en relation la passion avec la réactualisation de séquelles de traumatismes précoces et des mécanismes de défense primitifs – en particulier le clivage du moi – mis en œuvre par le psychisme infantile face à ces traumatismes. La passion est décrite comme une tentative de préserver l’intégrité du moi compromise par le clivage, en attribuant à l’objet la capacité de reconstituer des liens entre éléments clivés ; elle est identifiée à la composante narcissique du sentiment amoureux ; la force inhérente à la passion est identifiée à la force de cohésion du moi.