RésuméObjectif : Le taux de couverture par frottis est estimé à 57 %, loin de l’objectif de santé publique de 80 %. Il serait même inférieur à 50 % chez les plus de 55 ans. Cette étude avait pour objectif de déterminer les obstacles au dépistage du cancer du col chez les femmes de 50-65 ans en médecine générale, étape indispensable avant l’élaboration de mesures correctrices.Méthodes : Des groupes de pairs de médecins généralistes exerçant en région Rhône-Alpes ont été interrogés grâce à la méthode des focus groups jusqu’à la saturation des données. Les médecins ont été sélectionnés de façon à former un échantillon hétérogène en termes de caractéristiques démographiques et de pratique gynécologique.Résultats : Quatre focus groups ont permis d’interroger cinq femmes et dix-sept hommes âgés de 36 à 63 ans. De nombreux obstacles au dépistage ont été soulevés : ils étaient liés à la patiente (méconnaissance du dépistage, peur, freins économiques ou sociaux), au médecin lui-même (doute sur le bénéfice, méconnaissance de l’âge d’arrêt, difficultés techniques, faible motivation pour les frottis, oubli) ou à la relation médecin-patiente (pudeur, manque de disponibilité, alliance thérapeutique fragile). L’organisation du système de santé, et notamment le mode de rémunération, pouvaient également intervenir.Conclusion : Au-delà des freins au dépistage, cette étude qualitative permet de dégager des pistes intéressantes pour améliorer le taux de couverture par frottis : organisation du dépistage, meilleure information des patientes et des médecins, revalorisation des actions de prévention et implication d’autres professionnels de santé.Prat Organ Soins. 2012;43(4):261-268