Les romans pour la jeunesse sont passés d’une représentation euphémique de la sexualité à une représentation hyperréaliste. Cette mutation, qui s’opère dans les années 1970, se caractérise par le passage de la nature subjective du sentiment amoureux et de l’érotisme à la description de sa manifestation physique. Ce que l’amour et le désir des sens comportent de relation à l’autre devient régression pulsionnelle. Le narrateur rejoint par son exhibitionnisme l’immaturité de l’adolescent et sollicite le voyeurisme du lecteur en lui adressant un imaginaire d’adulte.