Permettre de vieillir chez soi malgré les pertes et les handicaps est un objectif de politique publique partagé par la plupart des pays occidentaux. Cet objectif se traduit en France par des expressions comme maintien au domicile, libre choix du domicile. En Allemagne, il s’exprime de façon sensiblement différente. Inscrit dans la constitution à travers des principes d’inclusion, de participation, de droit à l’autodétermination, il se traduit dans la loi sur l’assurance sociale par la formule Ambulant statt stationär qui stipule que, autant que possible, c’est le soin qui doit venir à la personne et pas la personne au soin. Cette nuance sémantique qui déplace l’attention du lieu (le domicile) vers la personne (comme sujet qui habite, reçoit un service, souhaite vivre comme elle l’entend) ménage un espace pour des initiatives tentant de concilier au mieux ce souhait de vieillir chez soi et la difficulté, voire pour certains l’impossibilité, d’y vieillir seul, sans aide.