Territoire et coordination gérontologique : deux notions qui sont maintenant intimement liées. En effet, il est apparu que la prise en compte, à l'échelle d'un territoire, des personnes âgées en situation de handicap (dépendance) était le meilleur moyen d'établir une cohérence des interventions qui relèvent de multiples institutions. Quoique simple, cette idée, pour être mise en œuvre, nécessite un long cheminement, depuis l'émergence du besoin et l'expérimentation, jusqu'à la diffusion et l'appropriation par les acteurs. Entre les années 1990 et 2000, le programme de développement des Centres Locaux d'Information et de Coordination (CLIC) aurait pu être l'exemple d'un programme d'innovation sociale et de santé publique. Ainsi, le programme mis en œuvre à Lunel de 1994 à 1998 fut la phase d'expérimentation : démontrer la faisabilité d'une coordination territoriale et son efficacité. La seconde phase fut l'accompagnement de 15 premiers CLIC, issus de coordinations déjà actives. La troisième phase visait à couvrir la France par un millier de coordinations gérontologiques réparties sur l'ensemble du territoire. On sait pourtant que ce schéma n'a pas totalement abouti. Il faut essayer d'en analyser les raisons. La trop lente compréhension par les acteurs locaux de l'enjeu représenté par les coordinations territoriales est un premier élément. Le déficit de culture du travail en réseau est une autre raison à explorer.