Alors que le processus du vieillissement peut paraître anti-théâtral, il sous-tend Fin de partie (1958) et Oh les beaux jours (1961), pièces du début de la carrière de Beckett où s’impose la présence de personnages vieux ou prématurément vieillis. Qu’est-ce qui est en train d’être dévoilé en filigrane dans cette dramaturgie de la «dégradation humaine» qu’est la vieillesse chez Beckett et pourquoi avoir choisi un théâtre vieillissant pour montrer celle-ci? Que devient la scène théâtrale quand elle donne à voir des personnages dont la vieillesse est un vécu et une tension? N’est-elle pas une façon de s’interroger sur ce qui reste encore à faire au théâtre? Ne signifie-t-elle pas que l’achèvement littéraire que la vieillesse semble mimer comporte des limites et des potentialités?