Dans la discursivité autre qu’ils articulent, les « corps et les plaisirs » évoqués par Foucault à la fin de La Volonté de savoir semblent constituer un programme de pensée pour une psychanalyse soucieuse de se retrancher au dispositif de sexualité auquel Foucault la confine. En prenant appui, a contrario, sur la lecture des « corps et des plaisirs » effectuée par Judith Butler, et en répondant aux objections qu’elle leur présente, l’auteur s’attache à montrer que le régime discursif des « corps et les plaisirs » est fondamental dans ce qu’une « psychanalyse mineure » pourrait opposer à un discours majoritaire sur le sexe-désir. Ce régime amène à historiciser la « différence des sexes », qui n’existe à l’état pur ni biologiquement ni symboliquement, et à retrouver l’inédite débiologisation de la sexualité et de la sexuation introduite par Freud.