Ce texte s’intéresse à l’adolescence en tant que processus fondamentalement marqué par la notion d’écart, écarts ayant sans doute d’abord à voir avec la transformation corporelle qu’implique la puberté. L’adolescence est-elle acte à part entière ou se joue-t-elle « entre les actes » ? Comment l’« autre scène » s’y déploie-t-elle ? Un parallèle est établi entre la traversée adolescente et l’épopée transsexuelle, laquelle éclaire d’un jour nouveau les manifestations phobiques en jeu à l’adolescence. Ces seuils que marque la phobie, et qui sont autant de temps de passage, le judaïsme les scande aussi, littéralement, et notamment au moment de la bar ou bat-mitsva. Se dessine ainsi une série d’analogies aptes à rendre compte de cette logique de passages, qui est l’un des noms de l’inconscient, et dont l’événement adolescent pourrait bien figurer l’acmé, transformation au plus près de ce qui se joue dans l’expérience analytique.