Après avoir exposé le concept de mythe tel qu’il a été défini par les systémiciens, notamment d’un point de vue économique garantissant l’homéostasie, l’auteur s’attache à en préciser l’origine et les caractéristiques dans une perspective psychanalytique groupale et familiale. De par sa parenté avec le fantasme individuel conscient, le mythe familial apparaît comme une tentative de symbolisation des pulsions, une mise en représentation partagée de l’énigme des origines et de la filiation. Le couple et la famille sont considérés comme des espaces privilégiés pour l’élaboration de ces productions fantasmatiques structurantes. L’auteur explore les potentialités créatrices de ces co-constructions ; il en relève également les carences, plus particulièrement dans les familles psychotiques. Par les régressions qu’elle induit et l’interfantasmatisation qui s’y développe, la thérapie familiale psychanalytique s’offre comme un espace approprié permettant de mieux saisir l’origine des mythes familiaux.