Pour le tout-petit, c’est d’une part la ritualisation de la vie quotidienne, la constance et la prévisibilité de son organisation, et d’autre part l’attitude de l’adulte à son égard qui préparent l’enfant à l’intégration des règles sociales. La délicatesse, l’attitude prévenante et polie de l’adulte à son égard constituent sans doute la meilleure et la plus naturelle des préparations. C’est seulement lorsque l’enfant montre une maîtrise suffisante du langage parlé, des codes linguistiques, et, corrélativement, un certain degré de conscience de soi et de l’autre, de connaissance et de compréhension des interactions sociales – période que l’on pourrait situer autour de 2 ans et demi, 3 ans – qu’il devient pertinent d’attendre de sa part certains signes de conformité aux usages et conventions en vigueur, en termes de politesse notamment. Mais c’est d’abord et surtout parce qu’il en aura expérimenté l’utilisation habituelle par l’adulte à son endroit que l’enfant éprouvera le plaisir et la fierté de les utiliser à son tour, manifestant par là combien l’identification est un puissant ressort du processus de socialisation.