S’étayant sur l’intuition freudienne des liens entre fait biologique et fait psychique, que peut apporter la description biologique de la phonation à la compréhension du vécu intrapsychique de la voix ? Dans quelle mesure la rencontre de données issues de champs disciplinaires variés (physiologie de la phonation, histoire de la musique vocale, ethnomusicologie, psychologie du développement, linguistique, physique acoustique, témoignages de professionnels de la voix), avec les perspectives métapsychologiques actuelles au sujet des expériences intrapsychiques et interpersonnelles originaires, peut-elle ouvrir des perspectives épistémiques fécondes ? Jusqu’à quel point la sensorialité attachée à la physiologie de la voix, ainsi qu’à ses qualités hypercomplexes, transmodales, paradoxales et d’étrangeté, peut-elle résonner dans l’intrapsychique de façon analogique ?