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Que nous apprend le vécu des médecins généralistes sur les composantes de leur intervention dans les situations de suspicion de maltraitance infantile non urgentes ?

Auteurs : Cornelis G, Theys CDate 2021 Mai 21, Vol 10, Num 1, pp 24-47Revue : Carnet de notes sur les maltraitances infantilesDOI : 10.3917/cnmi.211.0024
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Résumé

Les cas de suspicion de maltraitance infantile non urgents engagent les généralistes dans un processus particulièrement complexe. Malgré le rôle important qui leur est attribué dans la prévention de ces abus, les médecins généralistes détectent et signalent encore trop peu les cas de maltraitance infantile. Les freins liés à ce manque de signalement sont explorés dans les écrits scientifiques mais peu de recherches analysent comment les médecins généralistes pratiquent face aux situations de maltraitance. Cette étude tente de déterminer ce qui compose l’intervention des généralistes dans les situations de suspicion de maltraitance infantile non urgentes pour mieux comprendre leur processus de décision et identifier des leviers d’action susceptibles de les soutenir. Pour répondre à notre question de recherche, des entretiens semi-structurés auprès de 6 médecins généralistes pratiquant en Fédération Wallonie-Bruxelles ont été réalisés. Les données des entretiens ont été analysées au moyen de la méthode par théorisation ancrée. Notre recherche met en évidence quatre catégories qui illustrent les composantes de l’intervention des médecins généralistes face à des situations de suspicion de maltraitance infantile non urgentes (S’éveiller sans bruit, Mettre en relation pour lever le voile, On n’est pas pote, Une demande d’aide qui en dit long sur ce qu’il est possible de nommer). Ces catégories, présentées à la manière d’un dé-zoom progressif, partant du médecin généraliste vers le réseau de soin dans lequel il s’inscrit, ont ensuite été ordonnées dans un schéma permettant la modélisation du processus de décision emprunté par les médecins généralistes. L’analyse de ce processus de décision permet de comprendre les limites du savoir théorique et ce qui fait que la suspicion d’une situation de maltraitance ne suffit pourtant pas pour intervenir. Des programmes de formation adaptés pourraient soutenir adéquatement les généralistes face aux enjeux que ces situations représentent en intégrant les spécificités de leurs interventions mises en évidence par les études qualitatives. Un exemple d’activité pédagogique élaboré sur base des résultats de cette recherche est discuté à la fin de l’article. Plus qu’une simple acquisition de connaissances et de compétences, de telles formations pourraient contribuer à développer chez les généralistes une posture réflexive, c’est-à-dire une conscience sur le processus de décision difficile dans lequel ils s’engagent.

Mot-clés auteurs
maltraitance infantile; médecine générale; prise en charge; recherche qualitative; théorisation ancrée;

Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.

 Source : Cairn.info
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Cornelis G, Theys C. Que nous apprend le vécu des médecins généralistes sur les composantes de leur intervention dans les situations de suspicion de maltraitance infantile non urgentes ?. Carnet de notes sur les maltraitances infantiles. 2021 Mai 21;10(1):24-47.
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Dernière date de mise à jour : 19/05/2024.


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