Il s’agit de reconstruire la réception du freudisme de la part de Gramsci à travers une série d’indications fragmentaires et indirectes qui néanmoins témoignent d’une approche originale, en prenant la mesure de la psychanalyse à partir des effets de perturbation idéologique qu’elle dégage, en tant qu’achèvement des Lumières. Déjouant aussi bien les réflexes conditionnés du marxisme de l’entre-deux-guerres (partagé entre la solution freudo-marxiste et la doxa anti-freudienne) que le mépris hautain, mais intéressé, dont fait preuve l’idéalisme crocien, les notes « freudiennes » des Cahiers de prison révèlent une facette méconnue de la pensée gramscienne, en dessinant un premier temps, « anthropologico-philosophique », de sa confrontation à l’événement freudien.