Les rapports entre délinquance et valeurs vécues en Tunisie ne reflètent ni des structures parallèles, ni une fusion mais des organisations qui se détachent et se recoupent avec quelques points d’ancrage relativement solides. Il y a lieu de distinguer deux ensembles de valeurs qui influencent différemment la conduite du délinquant tunisien : une première unité qui s’enracine dans la vie affective primaire du délinquant et subit peu de transgressions et une seconde en rapport avec le bien-être matériel et la conjoncture socio-économique est altérée de son sens originel et dépouillée du consensus social qui la fondait, mais réinvestie en même temps d’un sens nouveau qui réconforte le délinquant. Le biais acteur / observateur qu’on observe souvent dans ce genre de situations ne se pose pas seulement en termes de causes du délit mais aussi en termes de fonctions : la finalité de l’infraction diffère selon qu’on est acteur ou observateur.