À travers une vignette clinique, cet article vise à explorer par quels moyens le dispositif du psychodrame analytique individuel permet la relance des processus des symbolisations chez l’adolescent pour qui ces processus de liaison font défaut. Nous avons ici considéré la scène psychodramatique comme une potentielle représentation de l’espace psychique de l’individu. Dans cette perspective, nous avons vu comment la mise en figuration de son vécu favorise l’appropriation de son monde interne. L’espace transitionnel et la possibilité de jouer, avec son corps offrent un espace entre intérieur et extérieur, entre réalité et fantasme qui permet de s’éveiller à ses propres mouvements psychiques. Nous avons tenté de montrer que le recours au faire semblant et à la mise en action du corps permettent l’émergence de représentations. Par ailleurs, nous avons pu saisir l’impact de la diffraction du transfert comme élément essentiel du psychodrame analytique. Ainsi, ce transfert en réseau élargit les possibilités identificatoires du patient et favorise la levée du clivage et l’accès à l’ambivalence. Il potentialise l’accès à la conflictualité. La mise en figuration constitue un premier travail de mise en représentation. Il est indispensable à l’activité symbolique. Ce travail est possible notamment grâce à la souplesse du dispositif, la fonction contenante du cadre et la fonction symbolisante des cothérapeutes, objets « à » et « pour » symboliser.