Les résultats des travaux neuroscientifiques récents montrent que l’empathie traduit non pas une compétence unique, mais au moins l’articulation subtile de deux groupes de fonctions, qu’on peut résumer comme la simulation mentale d’une part, la lecture mentale d’autre part. À différents niveaux, ces compétences peuvent être en défaut chez les personnes autistes.Mais l’interprétation des manifestations de l’empathie seulement en termes fonctionnels ne permet pas de prendre en compte la structure subjective plus large dans laquelle le lien à l’autre se réalise. Cette structure dont certains philosophes avaient déjà montré la direction, nécessite de prendre en compte un tiers terme comme garant de l’échange humain, au-delà du jeu entre identification imaginaire et identification symbolique. Et notre empathie pour les autistes gagne à être interrogée plutôt sous cet angle.