L’auteur propose une relecture historique et critique de la notion d’« enfant qui part et qui revient », catégorie vite réifiée sous le terme d’« enfant-ancêtre ». Il interroge l’actualité clinique de cette notion en lien avec les facteurs suivants : médicalisation des techniques d’accouchement pouvant favoriser des pseudos psychoses puerpérales transitoires, déstructuration des logiques communautaires d’accueil et de soin de l’enfant, évolution inquiétante des stigmatisations des mineurs isolés et en danger, qui va de la désignation d’« enfant-ancêtre » à l’accusation d’« enfants-sorciers ». Est évoquée, ensuite, sur la base d’une prise en charge psychanalytique d’une famille, comment peut surgir le signifiant « enfant-ancêtre » et comment, en ne figeant pas ce terme en statut pour l’enfant, des processus psychiques se déploient qui réinscrivent la logique des générations et la symbolique des filiations.