Le problème est souvent opposé au jeu. L’un est l’emblème d’une conception représentationnelle de la connaissance, inspirée du modèle de l’ordinateur, selon laquelle l’homme serait instruit par un monde prédéfini, qu’il se représenterait sous forme de structures de symboles. L’autre irait davantage dans le sens d’une conception interactionnelle, selon laquelle l’homme s’auto-organiserait et « enacterait » son environnement en interagissant avec celui-ci. Mais si ces conceptions s’excluent mutuellement, le jeu et le problème ne peuvent être l’apanage d’aucune. On présente deux expériences sur des jeux de stratégie (othello et awélé), qui visent à les départager. Plus précisément, ces expériences sont montées et leurs résultats interprétés dans une perspective représentationnelle ; rétrospectivement, ceux-ci sont réinterprétés dans une perspective interactionnelle. Bien qu’elles ne permettent pas de conclure dans l’un ou l’autre sens, elles invitent à orienter les recherches à venir vers des jeux moins formalisés, en respectant davantage leur vocation première qui est d’évoquer et d’apprivoiser d’autres mondes possibles et incertains.