Tomographie par émission de positons (TEP) et [F-18]-fluorodésoxyglucose (FDG) en cancérologie
Auteurs : Maublant J1, Vuillez JP, Talbot JN, Lumbroso J, Muratet JP, Herry JY, Artus JCLa tomographie par émission de positons (TEP), ou positron emission tomography (PET) au 18F-fluorodésoxyglucose (FDG), est une technique d'imagerie scintigraphique qui connaît un important développement en cancérologie. Les constants progrès des détecteurs, qu'il s'agisse des caméras à détection de coïncidence (caméras TEDC) ou surtout des caméras à positons (caméras TEP dédiées), permettent d'obtenir, dans des conditions compatibles avec un examen de routine, des images présentant une résolution spatiale de l'ordre de 5 mm. Elles offrent, de plus en plus souvent, la possibilité d'une quantification de la fixation du FDG, ce qui ouvre la porte à l'évaluation objective de l'efficacité thérapeutique. Les mécanismes biologiques de fixation du FDG dans le tissu tumoral commencent à être mieux compris. L'augmentation de la glycolyse et du transport transmembranaire du glucose explique en grande partie l'hyperfixation observée dans un grand nombre de tumeurs malignes. Le domaine d'application le plus répandu de l'examen au FDG est le diagnostic de malignité du nodule pulmonaire isolé, où la sensibilité est supérieure à 95 %, et le bilan d'extension du cancer du poumon, où les performances diagnostiques de la TEP sont nettement supérieures à celles des méthodes d'imagerie conventionnelles. Il en est de même pour le mélanome cutané et les tumeurs digestives, qu'il s'agisse des localisations colorectales, pancréatiques ou œsophagiennes. Dans le cancer colorectal, le rôle dc la TEP est reconnu depuis longtemps dans le diagnostic différentiel entre récidive et séquelle cicatricielle. Dans les cancers de la sphère ORL, le FDG permet également de différencier récidive et radionécrose. Un intérêt manifeste a été reconnu dans le lymphome où l'examen TEP peut permettre de déterminer le meilleur site pour une biopsie lorsque le principal site clinique est d'accès difficile et où l'évaluation de la réponse thérapeutique peut également être appréciée. Dans le cancer du sein, la TEP pourrait se révéler avantageuse dans la détection des métastases à distance. Les indications du FDG restent à définir plus précisément dans les tumeurs du cerveau et les cancers de la thyroïde. Enfin, il est admis qu'elle présente peu d'intérêt dans la recherche de métastases du cancer de la prostate du fait d'une faible affinité du FDG pour ces lésions. En conclusion, les indications de la TEP au FDG en cancérologie se précisent de façon de plus en plus nette et il est à souhaiter que des centres cliniques soient rapidement ouverts en France.