Des compétences spécifiques en matière de recherche, d'information et d'éducation pour la santé ont été conférées à la Communauté européenne en 1992 par le traité de Maastricht. Plusieurs systèmes de surveillance européens se sont organisés dans le domaine des maladies infectieuses. La surveillance du sida s'est mise en place dès 1984 en réponse à l'apparition de cette nouvelle maladie. Initialement, sept pays d'Europe de l'ouest y participaient. Le système est actuellement étendu à 48 des 51 pays de la région Europe de l'OMS. Basé sur une définition de cas commune, il permet d'effectuer des analyses de tendances et des comparaisons facilitant considérablement la compréhension de l'épidémie et de ses déterminants, ainsi que l'évaluation des actions de prévention. Les pays européens ont actuellement décidé de mettre sur pied un système de surveillance de la déclaration de l'infection à VIH. La surveillance de la tuberculose a débuté en 1996, en réaction à l'inversion de tendance des cas déclarés observée en Europe de l'ouest et aux inquiétudes vis-à-vis des épidémies de tuberculose multirésistante. Des recommandations communes sur les définitions et les procédures de collecte de données ont facilité sa mise en place. Dès la première année, la plupart des pays de la région Europe de l'OMS ont participé au système, mettant en évidence une situation épidémiologique très hétérogène. Le prochain objectif est de mettre en place une surveillance de la résistance aux antituberculeux. Les systèmes européens de surveillance du sida et de la tuberculose fournissent des exemples adaptés aux caractéristiques particulières de l'Europe. similitudes des procédures diagnostiques, similitudes dans l'accès aux traitements et exigences communes en termes d'échanges d'information et de réponse coordonnée aux menaces sur la santé publique. Au-delà de la simple recherche d'un dénominateur commun, ils créent parmi les pays participants une véritable dynamique pour une amélioration de la qualité et de la pertinence de l'information.