Chimiothérapie par irinotecan en deuxième ligne de traitement des cancers colorectaux métastatiques: études de phase III.
Auteurs : Mitry E1, Ducreux M, Rougier PAprès échec d'une chimiothérapie systémique bien conduite par association 5-fluoro-uracile (5FU)-acide folinique pour métastases hépatiques d'un cancer du côlon ou du rectum, une chimiothérapie par perfusion continue de 5FU, par L-OHP seul ou associé au 5FU ou par irinotecan (CPT11) a fait la preuve d'une efficacité en termes de contrôle de la progression tumorale et d'effet symptomatique, mais seul l'irinotecan a fait l'objet d'études de phase III pour préciser et quantifiet cette efficacité. Nous rapportons ici les résultats des deux études comparatives européennes qui ont évalué l'efficacité de l'irinotecan administré à la dose de 350 mg/m2 toutes les 3 semaines chez des patients ayant progressé sous association 5FU-acide folinique. La première étude a comparé chez 279 patients l'irinotecan à un traitement symptomatique seul; elle a démontré une augmentation de la survie globale (9,2 mois versus 6,5 mois, p < 0,0001) en faveur de l'irinotecan, avec un taux de survie un an de 36,2 % versus 13,8 %. Dans cette étude, il y avait un bénéfice significatif de l'irinotecan sur la qualité de vie, en particulier l'asthénie et les douleurs. La deuxième étude a comparé chez 260 patients l'irinotecan à du 5FU en perfusion IV continue administré selon un des trois schémas classiquement utilisés en Europe. La encore, il existait une amélioration significative de la survie globale en faveur du groupe irinotecan avec une médiane de 10,8 mois contre 8,5 mois (p = 0,035) et une survie à un an de 44,8 % versus 32,4 % pour le groupe 5FU. Un avantage non significatif de survie sans douleurs et sans symptôme existait en Faveur de l'irinotecan et le score global de qualité de vie était significativement meilleur pour ce groupe lorsque l'on attribuait un score zéro aux personnes décédées. La toxicité était acceptable dans les deux bras. L'irinotecan a démontré son efficacité comme traitement des cancers colorectaux résistant au 5FU. Son association avec différents schémas de 5FU et au L-OHP est la suite logique de son développement.