Irinotecan: les différents schémas d'administration, les recherches d'associations, l'expérience en phase I.
Auteurs : Boige V1, Raymond E, Armand JPL'irinotecan (CPT11) est un inhibiteur de la topo-isomérase I, dérivé de la camptothécine. Son développement clinique en phase I a été réalisé selon plusieurs schémas d'administration, Les doses actuellement recommandées en phase Il sont: 350 mg/m2 toutes les 3 semaines en Europe. 125 mg/m2 par semaine 4 semaines sur 6 aux Etats-Unis, et 100 mg/m2 par semaine hebdomadaire ou de façon discontinue en cas de toxicité de grade supérieur ou égal à 2 au Japon. Les principales toxicités dose-limitantes sont la leuconeutropénie et la diarrhée tardive, quel que soit le schéma de traitement. La prise en charge précoce de cette diarrhée par de fortes doses de lopéramide permet dans la majorité des cas sa résolution rapide et une élévation de la dose maximale tolérée à 500 mg/m2 D'autres schémas d'administration ont été plus récemment étudiés, principalement le traitement bimensuel et les perfusions continues, qui s'accompagnent également de toxicité hématologique et digestive, mais avec une tendance à l'augmentation de la diarrhée lorsque les injections sont rapprochées. La dose-intensité la plus importante est celle délivrée par injection bimensuelle, ou par injection toutes les 3 semaines. En dépit du caractère dose-dépendant des toxicités hématologiques et digestives, on observe une grande variabilité interindividuelle de la tolérance de l'irinotecan. Ces facteurs de variation sont probablement en grande partie liés aux modifications du métabolisme hépatique du médicament induites par certains états physiopathologiques comme les phénomènes d'interactions médicamenteuses, les déFauts de glucuro-conjugaison ou d'excrétion biliaire, qui pourraient nécessiter des adaptations posologiques. Plusieurs associations synergiques avec d'autres cytotoxiques, comme le 5-fluoro-uracile (5FU) ou les sels de platine, sont actuellement étudiées en phase I-II. Les associations d'irinotecan et d'inhibiteurs de la thymidilate synthase ou d'oxaliplatine semblent particulièrement prometteuses dans le traitement médical du cancer colique.