Hypoxémie nocturne isolée et hypertension artérielle pulmonaire permanente.
Auteurs : Weitzenblum E1, Chaouat A, Kessler R, Schott R, Oswald M, Apprill M, Krieger JUne hypoxémie quotidienne, mais de (relativement) courte durée (4-8 h) est-elle capable d'induire chez l'homme le développement d'une hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) et d'une hypertrophie ventriculaire droite? Il existe en clinique un modèle d'hypoxémie de ce type : l'hypoxémie liée au sommeil qui peut se rencontrer dans le syndrome d'apnées obstructives du sommeil (SAOS) et dans les BPCO. En étudiant l'hémodynamique pulmonaire de ces patients il est donc possible, a priori, de répondre à la question de savoir si l'hypoxémie nocturne isolée est en mesure d'entraîner l'apparition d'une HTAP. Si les épisodes d'hypoxémie nocturne (aussi bien dans le SAOS que dans les BPCO) sont capables d'entraîner des à-coups hypertensifs pulmonaires, il ne semble pas par contre que l'hypoxémie nocturne isolée soit suffisante pour entraîner une HTAP permanente (diurne). C'est ce qui ressort des études récentes concernam l'hémodynamique pulmonaire diurne dans le SAOS, et chez les malades BPCO peu hypoxémiques le jour mais désaturateurs nocturnes. Ces données ont des conséquences thérapeutiques importantes, notamment dans les BPCO : il n'y a pas actuellement d'arguments suffisants pour traiter par oxygénothérapie nocturne des malades BPCO peu hypoxémiques le jour mais désaturateurs nocturnes.