Réadaptation par l'exercice physique dans l'insuffisance cardiaque chronique.
Auteurs : Broustet JP1, Douard H, Parrens E, Labbé LLa réadaptation a pour objectif d'améliorer la capacité fonctionnelle et, par là, l'autonomie des insuffisants cardiaques. Trop longtemps considérés comme inaptes à l'activité physique, les insuffisants cardiaques sont dans la même situation à la veille de l'an 2000 que les malades atteints d'infarctus du myocarde il y a 40 ans. Les symptômes de l'insuffisance cardiaque (dyspnée d'effort et fatigabilité musculaire) ne sont pas uniquement le fait de l'hypertension pulmonaire et de l'insuffisance de la perfusion musculaire. La réduction prolongée de l'activité et les longues stations au lit et au fauteuil entraînent une amyotrophie anatomique et fonctionnelle qui à son tour incite au repos. Les muscles respiratoires déconditionnés ne supportent plus l'excès de travail que leur impose l'hyperventilation. Le dérèglement neurohormonal provoque une vasoconstriction qui s'oppose à la perfusion musculaire. L'entraînement physique peut améliorer considérablement ces dysfonctionnements alors qu'il semble n'avoir aucun effet mesurable sur la fonction cardiaque ; axé sur le travail segmentaire qui permet des efforts substantiels avec le minimum de sollicitation hémodynamique, il procure un gain de capacité de 20 à 30 % portant plus sur la durée de l'effort sous-maximal que sur la performance maximale. C'est surtout la fatigabilité qui est améliorée. Malheureusement l'organisation, plus difficile qu'après infarctus, et donc la généralisation de la pratique au long cours de l'activité physique bien dosée, reste dans les limbes alors que des centaines de milliers de patients pourraient en bénéficier ; plus encore que l'inertie de la tutelle devant tout ce qui touche à la réadaptation des cardiaques, c'est le faible intérêt des cardiologues et le manque de structures souples s'intégrant dans les réseaux de soins des personnes âgées qui sont en cause.