Dialysat et biocompatibilité en hémodialyse.
Auteurs : Berland Y1Le traitement par hémodialyse s'accompagne, notamment, de la production de cytokines qui sont responsables de réactions inflammatoires aiguës ou chroniques. La nature de la membrane de dialyse est souvent considérée comme le seul paramètre qui influence ces réactions. Trop souvent le rôle du dialysat et plus particulièrement sa qualité bactériologique est négligé. La mise au point que nous faisons a pour but de montrer l'influence qu'ont les fragments bactériens provenant de bactéries Gram-négatif contaminant le dialysat sur la production de cytokines et les conditions de dialyse au cours desquelles la contamination du dialysat est particulièrement à prendre en considération. Il est à présent clair que les endotoxines peuvent passer au travers de la membrane du dialyseur et stimuler la production de cytokines par les monocytes circulants. Les endotoxines du dialysat peuvent être transférées dans le compartiment sanguin non seulement par un transport convectif, mais également par des conditions de dialyse qui favoriseraient le transport diffusif. Les membranes cellulosiques sont plus perméables aux endotoxines que les membranes synthétiques. Les membranes polysulfone et polyamide ont la capacité d'adsorber ces fragments bactériens. La réutilisation des dialyseurs augmente le risque de perméabilité des membranes aux débris bactériens. L'ensemble de ces considérations justifie d'élever le niveau d'exigence que nous devons avoir quant à la qualité bactériologique du dialysat à utiliser pour le traitement par hémodialyse. Cela est d'autant plus nécessaire que le test LAL n'est pas capable de détecter tous les débris bactériens susceptibles de contaminer le dialysat et de passer au travers de la membrane du dialyseur.