Sidération et hibernation myocardique: mise à jour pour l'anesthésiste-réanimateur.
Auteurs : Piriou V1, Lehot JJ, Obadia JF, Terrenoire C, Janier MLa sidération myocardique et l'hibemation myocardique sont deux états d'hypocontractilité secondaires à une altération de l'équilibre entre perfusion, métabolisme et fonction contractile (ischémie). Dans leur forme pure, le myocarde sidéré et le myocarde hibernant sont complètement dépourvus de toute nécrose cellulaire. En ce qui concerne la sidération, l'ischémie est généralement sévère mais de durée brève et la dysfonction ventriculaire gauche persiste après revascularisation d'autant plus longtemps que l'ischémie a été sévère. Cet état peut être rencontré après circulation extra-corporelle en chirurgie cardiaque: il faut alors savoir attendre la récupération myocardique ad integrum en utilisant des agents inotropes positifs et éventuellement l'assistance circulatoire durant plusieurs jours. En ce qui concerne l'hibemation les choses demeurent un peu plus compliquées. La description initiale de Rahimtoola évoquait l'existence d'une hypoperfusion myocardique au repos, chronique, insuffisante pour engendrer une nécrose. Le myocarde soumis alors à cette hypoperfusion, diminuerait sa fonction contractile pour atteindre un équilibre stable entre la perfusion, le métabolisme et la fonction contractile. L'hypocontractilité pourrait persister plusieurs semaines ou plusieurs mois après revascularisation. Il s'agirait d'un état d'adaptation à une diminution chronique de la perfusion. Cependant aucun modèle animal n'a pu reproduire cet état, et un concept nouveau de myocarde chroniquement sidéré pourrait expliquer une grande partie des observations rattachées au myocarde hibemant. Dans ce cadre peuvent s'inscrire certaines cardiomyopathies ischémiques qui bénéficient prioritairement d'une revascularisation myocardique chirurgicale ou par angioplastie permettant d'obtenir une restitution de la fonction ventriculaire. Les études utilisant l'imagerie fonctionnelle, que ce soit en tomographie d'émission de positons ou d'émission de photons simples, en échocardiographie et en Imagerie par Résonance Magnétique, apportent à l'heure actuelle une information de plus en plus précise.