Nouveaux cytotoxiques dans le traitement des cancers bronchiques.
Auteurs : Quantin X1, Godard P, Michel FB, Pujol JLCette revue présente une synthèse des études publiées sur l'activité des nouveaux cytotoxiques actifs dans le traitement des cancers bronchiques. Elle évoque aussi, à titre indicatif, certains résultats récents qui n'ont jusqu'ici fait l'objet que de présentations orales. Les taxanes forment une nouvelle classe d'anti-cancéreux. La myélosuppression est leur toxicité limitante. Il s'agit de cytotoxiques très actifs mais leur profil toxicologique rend difficile leur utilisation en polychimiothérapie. L'activité antitumorale du docetaxel (Taxotère®) est démontrée. Pour le cancer non à petites cellules (CNPC), le taux de réponses objectives (RO) est de l'ordre de 26 % chez les malades naïfs et de 21 % chez ceux qui ont été pré-traités par une association fondée sur le cisplatine. Pour le paclitaxel (Taxol®), le taux de RO est d'environ 25 % chez les malades naïfs, En association avec un sel de platine, l'efficacité serait dose dépendante. Pour les cancers à petites cellules (CPC), il permet d'obtenir un taux de RO de l'ordre de 38 % en mono-chimiothérapie. Les inhibiteurs de la topoisomérase I (topotecan, irinotecan) forment une autre nouvelle classe thérapeutique. La myélosuppression est également leur toxicité limitante. La diarrhée est une toxicité supplémentaire de l'irinotecan (Campto®). Les inhibiteurs de la topoisomérase I semblent particulièrement actifs en monochimiothérapie dans le traitement des CPC. La toxicité hématologique rend difficile leur association. L'activité du topotécan (Hycantin®) dans le traitement des CNPC reste peu étudiée. Dans cette indication, l'irinotecan permettrait d'obtenir un taux de RO de 33 % chez des malades naïfs. Nouvel anti-métabolite, la gemcitabine (Gemzar®) est caractérisée par un mode d'action différent des autres cytotoxiques utilisés dans le traitement du cancer bronchique. Pour les CNPC, elle est active en monothérapie et en association avec le cisplatine. Son activité est plus modeste dans le traitement des CPC, mais peu d'études sont disponibles pour cette indication. Le profil de toxicité rend ce cytotoxique prometteur en association. Nouveau poison du fuseau, la vinorelbine (Navelbine®), est active en monothérapie ou associée au cisplatine dans le traitement des CNPC. Sa toxicité limitante est hématologique. Sa neurotoxicité est modérée comparativement aux agents de la même classe thérapeutique. Ces différents cytotoxiques suscitent un intérêt légitime mais les schémas thérapeutiques optimaux de leur utilisation sont encore mal connus (à l'exception de la vinorelbine). Leur place dans l'arsenal thérapeutique est à définir et, dans l'attente des résultats d'études de phase 111, leur utilisation en routine ne peut être recommandée.