L'interprétation diagnostique de l'épreuve d'exercice cardiorespiratoire est le plus souvent réalisée à partir d'organigrammes décisionnels dont la clé de voûte repose sur la normalité des valeurs de VO_2max et du seuil ventilatoire (SV). Cette approche didactique amène à une simplification du raisonnement physiopathologique car la réponse aux deux nœuds originaux (Vo₂ et SV) est essentiellement binaire, alors que la signification physiologique de ces deux paramètres est multifactorielle. Nous proposons une approche analytique méthodique qui permet d'intégrer pas à pas les nombreuses informations concernant l'aptitude aérobie, la contrainte ventilatoire, la réponse cardio-circulatoire, l'échangeur pulmonaire, et le statut acido-basique. Après une analyse purement descriptive des données, une première synthèse permet de décrire le comportement physiopathologique d'exercice et d'énoncer la spécificité de ces informations. La confrontation des données fonctionnelles aux informations cliniques permet d'évoquer des hypothèses physiopathologiques en confrontant plusieurs savoirs: physiologique, physiopathologique et clinique, et d'apprécier les zones d'ombre de chacun d'entre eux. En pratique clinique, cette méthode semble mieux adaptée à l'usage diagnostique d'une investigation sensible, reproductible mais peu spécifique.