Introduction. —La myosite ossifiante circonscrite (MOC), bien qu'étant le plus souvent post-traumatique, peut être plus rarement idiopathique (MOCI). Nous émettons l'hypothèse d'un rôle éventuel d'un facteur ischémique dans sa formation.Exégèse. —Nous rapportons deux observations dans lesquelles une ossification hétérotopique localisée dans la loge antérieure ou antéroexterne de la jambe était apparue au cours des séquelles d'une ischémie musculaire survenue 22 et 35 ans plus tôt. Les caractéristiques radiocliniques et évolutives des MOCI sont rappelées : il s'agit d'une affection peu fréquente, touchant habituellement le sujet jeune, intéressant également les deux sexes, et plus volontiers les muscles proximaux. Après une phase de croissance d'environ 5 à 12 semaines, la masse devient insensible et mieux limitée pour ensuite, soit se stabiliser, soit régresser plus ou moins complètement en moins de 3 ans.Conclusion. —L'intérêt et les limites des différents moyens d'explorations (radiographie, échographie, tomodensitométrie, IRM et biopsie) sont exposés. Histologiquement, le phénomène de zone est la règle. La physiopathologie des formes post-traumatiques et idiopathiques reste mal comprise, n'autorisant que des hypothèses. À notre connaissance, un seul cas de la littérature est comparable aux nôtres: la prolifération puis la transformation des cellules mésenchymateuses aboutissant à l'ossification pourraient être la conséquence d'une hypoxie tissulaire, directement ou indirectement du fait de microtraumatismes répétés par la mobilisation de muscles sièges de rétractions.