Position du problème : La prévalence de la consommation de psychotropes augmente avec l'âge, alors que celle des pathologies dépressives et anxieuses reste stable. L'objectif de ce travail était de déterminer les différents facteurs de risque de la prise de psychotropes dans la population âgée. Méthodes : Nous avons étudié un échantillon de 1389 personnes âgées de 60 à 70 ans, recrutées à partir des listes électorales de la ville de Nantes (étude EVA), pour lesquelles nous disposions de données socio-démographiques et sur la consommation de tabac et d'alcool, la présence d'une pathologie chronique, la prise de médicaments. Les symptômes dépressifs étaient évalués par l'échelle « Centerfor Epidemiologic Studies-Depression » et les symptômes anxieux par l'échelle de Spielberger. Résultats : Quatorze pour cent des hommes et 27% des femmes prenaient au moins un médicament psychotrope. Une régression logistique multivariée montrait que cette consommation était significativement liée à la présence de symptômes dépressifs ou anxieux, chez les hommes (odds-ratio = 3,9 [1,8-8,5]) comme chez les femmes (odds-ratio = 4,0 [2,5-6,5]). La présence d'une maladie chronique n'était pas un facteur de risque de prise de psychotropes, en particulier chez les hommes (odds-ratio = 0,6 [0,3-1,3]). Dans les deux sexes, les personnes ayant un haut niveau de revenus avaient une moindre consommation de psychotropes. Conclusions: Cette étude ne confirme pas le rôle des maladies chroniques comme facteur de risque majeur de la consommation de psychotropes chez les personnes âgées. L'interprétation de la relation entre symptômes anxieux et dépressifs et prise de psychotropes est limitée par l'absence d 'évaluation catégorielle de la psychopathologie et le caractère transversal des données.