Bases cellulaires des processus neurodégénératifs.
Auteurs : Nieoullon A1Les processus neurodégénératifs présentent deux caractéristiques principales: ce sont des processus lents se développant généralement sur plusieurs années, et qui concernent plus ou moins spécifiquement des populations neuronales ou des structures nerveuses particulières. La maladie d'Alzheimer, la chorée de Huntington, la maladie de Parkinson ou encore la sclérose latérale amyotrophique (SLA) en sont des exemples. Les raisons d'une telle atteinte sélective ne sont pas connues, comme d'ailleurs ne le sont pas les mécanismes de ces pathologies. Toutefois, l'une des caractéristiques communes de ces maladies est d'impliquer, au moins partiellement, une mort neuronale par apoptose. Ce type de mort cellulaire déclenchée par des signaux externes ou internes ferait intervenir l'activation de gènes spécifiques, semblables à ceux identifiés chez le nématode c. elegans, et appartenant notamment à la famille des gènes ICE et Bc12. L'implication du calcium ou du stress oxydatif dans les processus dégénératifs est par ailleurs fortement suspectée mais reste encore à démontrer formellement. Cependant, elle pourrait représenter une possibilité effective de modulation de la mort neuronale par des signaux extracellulaires, comme ce serait le cas des facteurs de croissance nerveuse et peut-être de divers neurotransmetteurs. Même si ces données présentent un caractère nécessairement phénoménologique, elles constituent cependant une voie de recherche intéressante pour tenter de comprendre les processus neurodégénératifs et la mort neuronale, et, partant, développer des stratégies pour la limiter.